21 au 28 mars 2015 : Printemps en piémont cévenol 2015










La carta que el monitor responsable de lestada a Conqueyrac. de primavera a Piemont Cevenol


Printemps en piémont cévenol 2015
La 5e édition de ce séjour réunissait une nouvelle fois 42 participants et 3
moniteurs venus de toute la France au centre montfortain de la Gardiolle, du
21 au 28 mars.
L’accueil était comme d’habitude étalé tout au long du samedi, sous un
temps maussade incitant peu à un petit décrassage cycliste, et les discussions
allaient déjà bon train sur la météo à venir.
Le temps de convaincre les organisateurs de maintenir la concentration du Roc de Gachonne, et je
me couchais avec l’espoir d’une météo plus propice à notre première balade au fil du Vidourle.




Dimanche 22, le ciel est bien gris quand nous nous mettons en selle à 9h00, mais il ne pleut pas...
L’un des participants diabétique a oublié son traitement, et notre première halte sera pour la pharmacie de Sauve, justement de permanence aujourd’hui. Ça nous évite de traverser une ville en travaux, aux rues défoncées, mais c’est reculer pour mieux sauter : mon parcours oriente le peloton sur les rives du Vidourle, sur un étroit chemin alternativement goudronné, cimenté et gravillonné qui fait râler quelques participants pas habitués à fréquenter ce type de chaussée avec leurs fringants vélos légers tout carbone.
Deux km de parcours du combattant, dans ce cadre pourtant bucolique où nous ne risquons pas de croiser une voiture, et nous voici débouchant sur la D999 direction Quissac ; petit détour par les
rues pavées du quartier de Vièle, le porche, le grand temple et le Pont Vieux, puis la route de Sommières nous accueille jusqu’au premier col du programme, la Croix de Gailhan (112m !).

Revoilà la berge du Vidourle aux abords de Salinelles, puis à l’entrée de Sommières, où la culture de la gestion des crues du Vidourle est largement commentée: le curieux peigne à embâcles en amont du nouveau pont, la caserne de pompiers en zone inondable (!), les impressionnants repères de crues dans l’étroite rue Antonin Paris, les arches du pont Tibère recouvertes de constructions dans l’ancien lit du fleuve, autour des places voûtées.
Incontournable photo du pont romain, et nous nous hissons sur la voie verte qui par une grande boucle nous amène directement à Calvisson, au pied des Trois Moulins, à 12 heures pétantes.



Nos amis calvissonnais nous attendent comme chaque année dans cette pinède plantée au sommet d’un long chemin caillouteux pour partager saucisse, vin et gâteau dans une généreuse ambiance
de retrouvailles cyclotouristes ; échaudés par le temps incertain, seuls une quarantaine d’autres cyclotouristes ont cette année osé
l’aventure ; tant pis : les parts seront plus généreuses, et nous ferons honneur pendant une longue heure aux nouveaux aménagements qui rendent le site encore plus confortable. Si du perron des moulins la vue ne porte aujourd’hui pas plus loin que jusqu’à la plaine de la Vaunage, c’est déjà merveilleux pour tous ceux qui découvrent cet endroit.
Beaucoup vont faire prudemment la descente à pied, puis notre chenille s’ébranle en direction de
Saint-Etienne d’Escattes.
Pour rejoindre Combas, j’ai dessiné l’itinéraire le plus court, par les chemins agricoles vallonnés à
souhait mais très dégradés où mes vaillants touristes découvrent que l’olivier se taille...
La suite du parcours est plus raisonnable... et roulante : le rond point des Quatre Chemins, Crespian,
Cannes, Sérignac où Yves fourvoie son groupe sur une fausse piste, Orthoux et la D999 jusqu’à Quissac.
La voie verte nous ramène dans un fauteuil jusqu’à l’ancienne gare de Sauve, d’où 4 petits km seulement nous séparent du pied de la dernière bosse du chemin de la Gardiolle.
Nous y sommes de retour à 16h00, à l’issue de 85 km ayant totalisé plus de 700 mètres de bosses, sans avoir essuyé la moindre goutte de pluie ni réparé la moindre crevaison. Mais les silex sont sournois ; nous l’apprendrons à nos dépens dans les prochains jours...



Le soleil est à peine moins timide ce lundi matin lorsque nos trois groupes prennent le départ à 9h00
en direction de Durfort. La traversée du lit de graviers du Vidourle asséché est toujours aussi spectaculaire, puis la montée dans les bois de chênes verts en direction de Saint Félix de Palières permet de repérer ceux qui ont une âme de grimpeurs.
Après le col de Traviargues (277m) nous basculons dans la descente sur Anduze, où je propose
une pause d’une vingtaine de minutes pour aller découvrir la ville: la capitale cévenole de la poterie
recèle de nombreux trésors, comme sa tour de l’Horloge surmontée d’un campanile, la place couverte, les fontaines (et notamment la fontaine pagode recouverte de tuiles vernissées), le plus grand temple de France (malheureusement fermé), les abords du Gardon décorés d’une multitude de vases ouvrant sur la porte des Cévennes...
Notre route nous fait ensuite traverser le hameau de Gaujac, franchir une deuxième fois le Gardon aux Tavernes, puis une troisième sur le gué en vue de Vézenobres.
Un regroupement s’impose au pied de cettemagnifique cité médiévale, étagée plein sud à flanc d’une colline de 220m dominant la voie Régordane, dont l’économie reposa pendant plusieurs siècles sur le séchage de la figue : l’ascension vers le belvédère passe par des rampes à plus de 12% (25% en venant par le nord !) et le groupe s’effiloche. Mais c’est le prix à payer pour bénéficier de la superbe vue à 360° offerte depuis la table d’orientation, en bordure des ruines du Castellas de Montanègre, au cœur d’un aménagement paysager propice au pique-nique ; et en prime le soleil nous offre une généreuse éclaircie !


Nous en repartons par une prudente descente dans les rues caladées de ce village de caractère pour une pause café à l’auberge qui va faire sa recette de la semaine, puis reprenons notre route, franchissons une dernière fois le Gardon au pont de Ners et revenons vers Maruéjols par sa rive gauche.
Notre itinéraire traverse les vignobles de Lédignan, Saint-Jean de Serres, Canaules et du village éparpillé de Saint-Nazaire de Gardies puis atteint Villesèque. A travers garrigue, chênes et pins, une petite route bosselée à souhait nous transporte aux portes de Sauve, ancienne cité forteresse érigée contre les falaises de Coutach et j’en propose la visite : le Pont Vieux, la tour de Môle, la résurgence du Vidourle, les porches et les ruelles de la ville haute, la place de la mairie offrant un agréable panorama sur la ville basse. Le conservatoire de la fourche fait relâche le lundi, mais mes hôtes sauront au moins que cette industrie fit la richesse de Sauve et explique la prolifération des champs
de micocouliers dans les environs.





Les vélos sont remisés dans la grange à 16h20, à l’issue d’une excursion de 76 km présentant un
dénivelé de plus de 850 mètres, ralentie par quatre crevaisons : il est urgent de vérifier scrupuleusement l’état des pneumatiques, qui semblent restituer un à un les silex récoltés la veille !






Météo France prévoit le passage d’un épisode pluvieux à partir de ce mardi après-midi, et je propose
donc d’avancer le départ de cette longue étape dans le val de Buèges à 8h30 pour tenter de rentrer avant que le temps ne se gâte.
Après Pompignan, le Trescol (325m) est la première difficulté que nous affrontons dans un paysage de garrigues. Il nous ouvre les portes du chemin des Verriers, du causse et de la plaine de Londres, émaillée de pauses visites à Notre-Dame de Londres puis Saint-Martin de Londres, au bout d’un chemin de vignes qui mériterait bien un petit rechargement en bitume.

La côte de la montagne de la Suque n’est pas bien difficile, et fait basculer dans la vallée de
l’Hérault, à hauteur du barrage du moulin de Bertrand. Il faut ensuite refaire tout ce que nous avons descendu jusqu’au Causse de la Selle pour avoir le droit de plongerbdans la vallée de la Buèges. Le frère Jean-Marie qui nous attend depuis plus d’une demiheure quelques km en amont et le temps toujours aussi incertain nous incitent à remettre à un autre jour la boucle par le joli hameau
de Pégairolles de Buèges. Place au pique-nique !

Mais tout d’abord, un détour à pied jusqu’à la résurgence de laBuèges s’impose: cette eau limpide suintant été comme hiver le long de la falaise rocheuse fascine par sa pureté, offrant le spectacle d’un
gigantesque aquarium rempli d’une abondante végétation naturelle passant par toutes les nuances du vert au bleu turquoise.

Salade de pâtes et daube vont être plébiscitées par 40 ventres affamés par les efforts consentis ce matin, et on jouerait bien les prolongations autour du café, si quelques grosses gouttes –heureusement bien esseulées - ne nous pressaient à nous remettre en selle. D’autant que la suite n’est pas de tout repos, dans cette vallée délimitée au nord par la partie orientale du massif de la Seranne : après Saint-Jean de Buèges, nous allons gravir le roc de Tricou, basculer dans la vallée de l’Hérault après
Saint-André de Buèges, en sortir par la longue côte en lacets de la combe des Mûriers, non sans avoir fait une longue pause sur le magnifique pont médiéval de Saint-Etienne d’Issensac, et terminer nos
escalades à répétition en nous hissant au sommet du col de la Cardonille (330m) au milieu des voitures.




Le final est bien plus facile à négocier : longue et très rapide descente jusqu’à Saint-Bauzille de Putois, dans laquelle les deux tandems se grisent de plaisir, et retour par vent favorable « le nez dans leguidon » par la très roulante route de Montoulieu. Nous évitons Saint-Hippolyte du Fort par ses quartiers de la Croix Haute et Mandiargues pour rentrer à la Gardiolle à 16h20, avec 96 km
et plus de 1300 mètres de dénivellation au compteur.





J’ai prévu un menu allégé pour mercredi, et ça tombe bien : il pleut trop ce matin pour oser rouler,
mais ça se lève lentement et après le repas avancé à 12h00 la plupart des participants peuvent se mettre en selle dès 13h30 sous les rayons d’un soleil renaissant pour la courte mais musclée randonnée prévue :
Montée de la côte de Pompignan, plongée sur Claret pour y visiter l’originale distillerie de cade,
chemin de vignes vallonné par  Lauret et Valflaunès, ascension à l’ombre des pins du gentil col du Fambetou (244m) entre le château de Viviourès dominant les falaises de l’Hortus et le château de Montferrand proche du Pic Saint-Loup, remontée sur le plateau de l’Hortus dans une garrigue désherbée par des vaches Aubrac, carrefour de Valflaunès (menhir), Pas de Londres (318m), vertigineuse plongée sur Pompignan après l’interminable ligne droite du causse, puis retour par le plateau du Plan d’Alain, Salle de Gour et Saint-Hippolyte du Fort.
En 64 km, nous avons gravi 825 mètres lorsque nous descendons de bicyclette à 17h30 sous un soleil
bien réconfortant.









Jeudi 26, place à l’étape cévenole ! Et comme mise en bouche, après la traversée touristique de Saint-Hippolyte du Fort, le difficile col du Lac (605m) se présente sitôt franchies les gorges de la Cadière
dévastées par la crue de l’Argentesse en décembre dernier. C’est un petit mais vrai col cévenol, avec sa végétation de chênes et châtaigniers puis de pins, ses lacets parfois pentus, le faux col à l’entrée
de l’ancien village de Cézas et les trois bosses qui suivent avant d’atteindre dans le vent le vrai sommet et démarrer la plongée sur Sumène.


Sous ce beau soleil, ça mérite bien une balade dans cette vieille cité huguenote, aux étroites ruelles bordées de maisons à trois ou quatre étages, où les anciennes filatures et usines de bonneterie s’alignent le long du Rieutord et du Recodier.

La suite est à peine plus facile : jusqu’à Saint-Roman de Codières, la route en pente douce mais régulière s’élève sur 8 km entre les châtaigniers, puis alterne montées et descentes jusqu’au col de la
Bantarde (624m), en surplomb des vallées donnant naissance au Vidourle. Nous traversons Colognac fermée pour travaux et plongeons sur Lasalle où est prévu le pique-nique ; il est
temps : il est plus de 13h15, les organismes se sont beaucoup dépensés tout au long de ces ascensions matinales et beaucoup sont en hypoglycémie – autrement dit la faim tenaille
leurs estomacs -.


Le jardin public, derrière le singulier temple circulaire, nous offre un havre tranquille et abrité pour y avaler nos casse-croûtes – et y réparer un bris de chaîne sur un tandem – en prélude d’un bien agréable café au bistrot du coin.
Avant de nous laisser glisser en roue libre sur Monoblet, nous devons encore grimper en pleine
digestion jusqu’au col de Puech (348m), puis gravir plus facilement le col de la Tourte (423m). La suite n’est qu’un long fleuve tranquille, tout « sluch » : route de Durfort, les Montèzes, lit du Vidourle, mairie de Conqueyrac et la Gardiolle... par le sud.
Il est 15h40 et nous avons parcouru aujourd’hui 76 km d’un programme très exigeant alignant 1500 mètres de dénivellation. Certain(e)s se sont surpris...



La dernière randonnée, vendredi, nous amène traditionnellement au cirque de Navacelles ; c’est la
plus longue (104 km), mais pas la plus pentue (un peu plus de 1100
mètres).
Nous démarrons à 8h30 sous un beau soleil puis une première crevaison disperse un peu les groupes ; je pince à mon tour dans un trou de la chaussée à Laroque, après une prudente remontée des gorges de l’Hérault.



Les meuses de Cazilhac sont incontournables : ces roues à aubes bien moussues remontent sans relâche l’eau d’un petit canal d’irrigation pour la déverser dans les jardinets mitoyens, aménagés
dans la plaine limoneuse de l’Hérault.
En remontant l’Hérault puis la Vis, le paradis des piscicultures, nous atteignons facilement SaintLaurent le Minier, l’un des villages gardois qui ont le plus souffert des inondations hivernales :
les amoncellements de gravats en témoignent e n c o r e , ainsi qu’une signalisation r o u t i è r e interdisant l’accès aux voitures.



Renseignements pris dans le village, nos vélos passeront... à pied. Effectivement, dès qu’on s’élève au dessus du village, puis plus sérieusement après le carrefour de Saint-Bresson, la route a été
emportée par le ruisseau de la Crenze et nous d e v o n s mettre pied à terre. Nous sommes au moins sûrs de ne pas croiser de v o i t u r e . . . jusqu’à Montdardier.


Après un regroupement général sous l’aile protectrice du château, nous reprenons la route - regroupés – sur le plateau de Blandas ; un arrêt au cromlech de Perrarines, une enceinte mégalithique de pierres levées parfaitement circulaire, un autre à l’auberge de Blandas pour y faire tamponner les cartes de route, et nous atteignons sans encombre le belvédère de Navacelles, où le frère Jean-Marie nous attend depuis déjà un bon moment.



Le repas chaud partagé autour des lourdes tables de pierre est comme les années précédentes un grand moment de convivialité, l’apothéose de cette semaine de vagabondages cyclotouristes en
piémont Cévenol, dans cette merveille écologique et géologique dessinée par la Vis au cœur des
causses de Blandas et du Larzac.


Après une longue déambulation d’un belvédère à l’autre, nous prenons le chemin d’un retour promis facile : Le causse par un violent vent arrière jusqu’à Rogues, la plongée vers Madières, la descente des gorges de la Vis par Gorniès et Souteyrols... puis Ganges.
Nous y retrouvons la D999 qui va nous ramener à un train d’enfer à la Gardiolle, deux bris de chaîne
plus loin. Il est 16h40.
Ainsi se termine le sixième parcours de cette semaine qui nous a fait franchir une dizaine de cols,
parcourir 501 km et gravir plus de 6000 mètres ; le piémont cévenol est vraiment bosselé, mais je me
doute que la plupart des participants de cette année n’ont qu’une cesse : revenir !

 Antoine Bourg-Rius,

Les Fotos de la setamana.

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